La location meublée est une option de plus en plus prisée par les investisseurs immobiliers en France. En tant qu’expert-comptable, nous vous proposons d’explorer les particularités fiscales et sociales de ce dispositif, afin de mieux en comprendre les enjeux.
Qu’est-ce que la location meublée ?
La location meublée consiste à louer un bien immobilier équipé de meubles et d’équipements permettant au locataire de vivre de manière autonome. Contrairement à une location vide, elle impose de fournir un minimum de mobilier, ce qui rend le logement plus attractif pour les locataires.
Il peut s’agir de location meublée annuelle ou saisonnière.
Deux statuts existent pour gérer cette activité : la location meublée non professionnelle et la location meublée professionnelle.
Les deux statuts : LMNP et LMP
Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP)
Ce statut est destiné aux particuliers qui louent un ou plusieurs biens sans que cela ne constitue leur activité principale. Les revenus locatifs ne doivent pas dépasser 23 000 € par an et 50 % des revenus nets professionnels.
Loueur en Meublé Professionnel (LMP)
Ce statut s’adresse aux bailleurs qui font de la location meublée leur activité principale. Les conditions incluent un revenu annuel dépassant 23 000 € et représentant plus de 50 % de leurs revenus globaux.
Les avantages fiscaux
La location meublée se distingue par ses atouts fiscaux, particulièrement intéressants pour les investisseurs. Ces avantages sont liés au régime fiscal choisi. Dans le cadre d’une option pour le régime réel d’imposition, il est possible de bénéficier de déduction de l’amortissement et des charges de fonctionnement.
Amortissement du bien
L’un des principaux avantages du régime réel d’imposition est la possibilité d’amortir le bien immobilier ainsi que le mobilier. Cela vous permet de déduire une partie de la valeur du bien et des meubles de vos revenus locatifs, réduisant ainsi votre base imposable. Cet amortissement peut s’étendre sur plusieurs années, offrant une gestion fiscale optimisée. Il est à noter ici que l’amortissement du bien fera l’objet d’un plafonnement en vertu de l’article 39C du Code Général des Impôts.
Déduction des charges liées à l’immeuble
Vous pouvez déduire un large éventail de charges, ce qui contribue à réduire vos revenus imposables :
– Travaux d’entretien et de réparation,
– Frais de gestion (honoraires, publicité)
– Assurances,
– Intérêts d’emprunt pour l’acquisition ou des travaux
– Taxes foncières
– …
Ces déductions sont particulièrement avantageuses et permettent de maximiser la rentabilité de votre investissement.
En cas d’acquisition du bien, les frais « de notaire » (honoraires et droits d’enregistrement) sont déductibles également.
Régime fiscal attractif en cas de plus-value
En cas de revente du bien, les plus-values immobilières réalisées par les LMNP bénéficient d’un régime d’imposition avantageux. Avec des abattements pour durée de détention, vous pourrez réduire le montant de la plus-value imposable, rendant la cession de votre bien plus intéressante sur le plan fiscal. Attention, ce régime fait depuis plusieurs mois l’objet de projets de modifications qui souhaiteraient notamment réintégrer à la plus-value les amortissements déjà déduits annuellement.
Option pour le régime micro-BIC
Lors de la création de son activité de location meublée, il est possible d’être imposé selon le régime fiscal du Micro-BIC.
Dans ce cas, en fonction de la typologie de location : habitation, chambres d’hôtes, meublé de tourisme… les plafonds et abattements sont différents. Le tableau ci-dessous reprend les principaux régimes :
Le régime Micro-BIC simplifie les déclarations fiscales, mais n’est pas toujours le régime le plus favorable…
Les aspects sociaux
La location meublée a également des implications sociales non négligeables. En fonction de la nature de la location (courte ou longue durée, chambres d’hôtes), l’assujettissement aux cotisations sociales ne sera pas la même.
Dans le cadre d’une location longue durée, si la location est effectuée sous le statut de LMNP, il n’y a pas de cotisations sociales, si par contre la location est en LMP, dans ce cas, le revenu est assujetti à cotisations sociales (statut auto-entrepreneur ou travailleur indépendant).
Dans le cadre de location courte durée, il faut ensuite distinguer s’il s’agit de chambres d’hôtes ou de logement meublé.
S’il s’agit de chambres d’hôtes, le loueur peut être assujetti à cotisations sociales si son revenu excède 13% du PASS (soit 6028 € pour 2024).
S’il s’agit de location courte durée, l’exploitant est soumis aux cotisations sociales dés lors que son chiffre d’affaires dépasse 23 000 €. Il est alors possible de s’affilier soit :
- Au régime général de la sécurité sociale,
- Au régime de l’auto-entrepreneur,
- Au régime des travailleurs indépendants.
Pour plus de précisions, n’hésitez pas à consulter le site de l’URSSAF : https://www.urssaf.fr/accueil/services/economie-collaborative.html
Conclusion
La location meublée est une stratégie d’investissement attrayante, offrant des avantages fiscaux significatifs. Que vous optiez pour le statut LMNP ou LMP, il est crucial de comprendre les implications de chaque choix.
La location meublée implique également le respect de nombreux textes et il est important de veiller au respect de toutes les conditions.
Location meublée, courte ou longue durée, chambres d’hôtes, gîtes… autant de statuts fiscaux et sociaux différents dont il est nécessaire de faire un point avant de se lancer.
La loi de finances pour 2024 avait déjà modifié certains aspects concernant les modalités de taxation des régimes micro-bic, une tolérance a été maintenue néanmoins sur les revenus de 2023. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et ce type de location est dans le viseur du législateur. Des évolutions seront sans doute à prévoir dans les mois ou années à venir.
N’hésitez pas à nous consulter pour analyser votre situation et optimiser votre fiscalité.
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